Archive for February, 2010

Ce week-end, direction les Aiguilles d’Arves pour Fabien, Greg et Rémy, accompagnés des incontournables Brize et Emilie, ainsi que de Basu qui fait son come-back depuis Toulouse. Au programme, du dénivelé, des couloirs et du soleil.

Les deux tiers du groupe partent sereinement de Lyon le vendredi pour monter au refuge des Aiguilles d’Arves en fin d’après-midi. Pour Greg et Rémy, il va falloir faire ça en nocturne, stage/cours obligent.

Arrivés à 22h au parking de Bonnenuit, le thermomètre de la Clio indique -22°C. Bon. On va se préparer vite fait et enquiller la montée hein !

Ainsi la montée à la frontale suit son cours et vers minuit les deux compères rejoignent la douce chaleur du Refuge où les attends Fabien. Au lit, demain lever 7h.

  

Jour 1 : Col des Trois Pointes – Grand Verdillon – Couloir NE de l’Aiguille d’Argentière

  • Dénivelé : 1600m
  • Cotation : 5.1 – 46° en moyenne sur 800m – 50° sur 50m sur le haut.

Départ dans la fraîcheur matinale pour remonter la Combe des Aiguilles. Le moral est au beau fixe, même si ça dénivelle pas bien vite sur ce plat. En tout cas le cadre est magnifique, au pied des majestueuses Aiguilles d’Arves.

Puis il faut attaquer l’ascension du Col des Trois Pointes. Laborieux. On se relaie à la trace dans la neige fraîche posée sur fond dur, tout en maintenant nos distances. Finalement, on cale les skis sur le sac pour terminer à pied, dré dan l’pentu, grâce à la trace de notre Greg national.

Finalement, après 3 petites heures de montée, on débarque au Col des Trois Pointes.

Ici, Emilie qui en termine :

La vue vaut le coup, les Agneaux, la Barre des Ecrins, il fait vraiment beau. Mais on va pas trainer la parce qu’on se les pèle un peu.

Il faut maintenant descendre dans le Grand Verdillon. Bonne poudre sur le haut, croûte dégueu ensuite.

Pour le casse-croûte -c’est le cas de le dire :/ – on retrouve les vieux Fonzy et Dju, en plein tour des Aiguilles d’Arves. De notre côté, on se sépare en deux groupes pour rejoindre le Refuge : Basu, Brize et Emilie emprunteront le couloir en 4.2 qui part de la Crête. Greg, Fabien et Rémy choisissent le joli 5.1 repéré en montant le matin même, qui part du sommet de l’Aiguille d’Argentière.

C’est donc reparti pour monter. Skis au pieds pour un temps, puis on recherche la solution optimale. A pied, on s’enfonce pas mal, à skis, ça glisse… Le rythme de montée n’est donc pas encore très soutenu, bien qu’éprouvant.

Fabien dans un délicat passage en mixte :

Arrive la déception ! Alors qu’on pensait arriver sur la Crête qui mène tranquilement à l’Aiguille, on se retrouve sur une l’Arête des Cornes de Bouc, bien eloignés du sommet ! Le dépit se lit sur les visages de Greg et Fabien :

Le reste de la montée est alpin et soutenu. Mais malgré tout l’ambiance est au top :

Après une fin d’ascension difficile, on rejoint le sommet de l’Aiguille d’Argentière. Magnifique. D’un côté les Ecrins :

De l’autre les Aiguilles d’Arves :

Fatigués, mais contents d’en avoir terminé avec la montée et de pouvoir se lâcher dans la superbe pente qui nous attend, on se met en quête de la meilleure façon d’attaquer le couloir. Le départ direct du sommet est un peu expo et on craint que ça ne tienne pas terrible. Quelques mètres en contrebas on aperçoit une entrée plus sympathique. Seulement son accès n’est pas donné. Au final, après une courte mais laborieuse  traversée (surtout pour Rémy), on attaque le couloir !

Neige dure et cailloux sur le haut. 50°. Bref dérapage. Premier virage. On retrouve les sensations de la descente. Puis la neige devient bien meilleure. Il est temps d’enchaîner les virages.

Quelle ambiance !

Vers la fin du couloir, Greg emprunte un goulet dérobé. Bon, on se retrouvera en bas se disent Fabien et Rémy… Ils en terminent donc avec la descente dans une neige un peu cartonnée. Puis il est temps de sortir du couloir dans le cône plein de poudre. C’est alors qu’ils aperçoivent Greg au-dessus d’une barre d’une dizaine de mètre de haut. Aïe, comment il s’est retrouvé là ce bobet !

Finalement Greg le chamois parvient aisément à traverser les barres qui le mèneront au véritable itinéraire…

Du bas, on peut contempler notre couloir sous les lueurs du couchant. Une bien jolie ligne.

Vue depuis les pentes d’en face le lendemain :

Voilà voilà. Une journée bien remplie, des organismes mis à rude épreuve, mais des paysages magnifiques et un super couloir.

Le profil de la course, 1600m de dénivelé.

Enfin on rentre au refuge qui s’est bien rempli en ce samedi soir. Un bref apéro, un frugal repas et un ptit coup de gnole offert par le gardien plus tard, on va rapidement retrouver les bras de Morphée jusqu’au lendemain matin…

 

Jour 2 : Tour de la Pointe de Pierre Fendue

  • Dénivelé : 2000m
  • Cotation :

– 4.2 pour le couloir NE de la Pointe des Ratissières – 40° en moyenne sur 500m

– 4.2 pour le couloir W du Mont Pellard – 40° sur 350m

 

 

Dimanche matin. 7h. Petit déj tranquille avant d’attaquer un bien bel itinéraire autour de la Pointe de Pierre Fendue.

Tout commence par la montée à la Pointe des Ratissières, en suivant l’iti de montée à l’Epaisseur, puis en traversant looonguement à flanc jusqu’au premiers contreforts du premier objectif.

Pour le coup, on maintient un bon rythme jusqu’en haut, où une fois de plus la panorama est au top !

Oula, la descente de ce couloir s’annonce bonita bonita. En face Nord, la neige est restée poudreuse. Des belles courbes au soleil sur les premières pentes douces :

 

Puis la pente s’accentue et se rétrécit quelque peu pour ce superbe couloir en 4.2. Fabien se sent d’humeur freestyleuse et après avoir tenté le frontflip sur une jolie barre, il nous sort un aérien ski-cross à mi-couloir :

Voilà. On atteint le vallon bien contents de notre descente. On sait déjà que la journée sera validée.

Mais ce n’est pas fini ! Maintenant il faut remonter jusqu’au Mont Pellard, plein Ouest. Un long faux plat ascendant. On est vraiment peinard, seuls dans notre vallon ensoleillé.

Là encore, bon rythme jusqu’au Mont Pellard, on oublie rapidement le froid qui règne. Belle vue sur Belledonne et son Pic de l’Etendard, souvenir du ski de printemps 2008 pour Fabien et Rémy, avec une petite pensée pour Arthur, hélas absent ce week-end.

On se restaure, ce qui nous rappelle rapidement que la température ambiante est bien en-dessous de zéro, puis on s’élance vers le second couloir de cette journée, le Couloir Ouest du Pellard, 4.2.

Ici par contre la neige est pas au top, dure sur le haut et croûtée ensuite. Mais le couloir est bien joli tout de même, tout encaissé, avec toujours la Tête de Chat en arrière-plan.

Bon on va pas descendre trop bas parce qu’il faut encore remonter jusqu’au Col de l’Epaisseur, et puis c’est pas la qualité de la neige qui nous pousse à faire quelques virages en plus.

Alors hop, on repeaute et direction le Col de l’Epaisseur.

Les jambes commencent à exprimer leurs premiers signes de contestation, mais au mental la montée se fait bien, d’autant qu’on récupère la trace que Dju et Fonzy ont fait la veille.

Du Col, il ne reste plus qu’à rejoindre le Refuge. Pour ça deux solutions s’offrent à nous. Longer à flanc sur une certaine distance, ou descendre dans la poudre de la Combe, pour remonter ensuite au Refuge, ce que choisiront Emilie, Basu, Greg et Rémy.

Quelques ultimes jolis virages encore avant de remettre les peaux, poser le cerveau et enquiller les quelques dizaines de mètres qui nous séparent du refuge et qui nous permettront d’atteindre les 2000m de dénivellé pour cette journée extra.

Voilà voilà. On récupère nos affaires au Refuge, Fabien tente la première à skis des escaliers du Refuge, Rémy galère comme un bobet à enfiler sa chaussure gelée en position ski, et on en termine avec ce week-end terrible.

4200m de dénivelé, un 5.1, deux 4.2, du soleil, de la bonne neige et une ambiance au topo !